Le chakra sacré
Svadhisthana signifie "le lieu originel", et est en intime relation avec le chakra de la base. Ces deux premiers centres sont les lieux de l'animalité, de l'instinct. Ce sont des lieux où les influences de l'espèces sont très présentes, en même temps que des lieux d'éveil de l'énergie très puissants.
L'élément de ce centre est l'eau, et son propos est donc l'expansion, le mouvement, la fluidité, le plaisir. L’eau est le symbole de l’étalement, de la diffusion, de ce qui se répand, de ce qui pénètre. Elle est également le symbole de la sexualité, et de la fécondité, donc de la reproduction. Et en même temps aussi, de la douceur, du toucher et de l’amour, donc Kama (le dieu du désir et de l'amour), l’érotisme, le désir.
Ce centre est relié aux hanches, au sacrum, à l'abdomen, aux organes sexuels, à l'intérieur des cuisses, aux genoux, et aux articulations.
Selon la tradition tantrique, il est question d'unifier les polarités, d'accepter totalement les contradictions en soi, de manière à être dans le flot, de manière à surfer la vague, et du coup d'aller vers l'expansion au lieu de se contracter et de créer des nœuds dans le système corporel et énergétique, nœuds qui pourraient finir par se transformer en maladie s'ils sont accumulés au cour du temps. Le tantra embrasse et unifie les polarités archétypales de l'existence: l'esprit et le corps, le ciel et la terre, l'esprit et la matière, le masculin et le féminin… C'est en acceptant totalement ces polarités que la vie en soi s'équilibre. Le tantra reconnait comme la plus basique des polarités "purusha" et "prakriti", ou en d'autres termes, la conscience et la matière. L'intégration de ces polarités est précisément le chemin qui mène à la complétude et le propos du yoga.
Une autre manière de traduire Svadhisthana serait "être à sa place". On se sent à sa place en étant en contact avec ses sensations intérieures, il est donc question de sentir. Sentir amène la conscience dans le corps et amène simultanément le corps vers plus de conscience. Les sensations sont également les portes entre le monde intérieur et extérieur. Nous voyons quelque chose, nous l'entendons, nous le sentons, nous le touchons, nous le goûtons, et cela nous informe, "met en forme" ce qui se trouve autour de nous.
Physiologiquement, le second chakra est en relation avec la faim et la sexualité, avec la survie de l'espèce. Emotionnellement, Svadhisthana nous met en relation avec plus de connexion et de complétude, lorsque l'élément eau circule librement, et que nous sommes dans la sensation de fluidité. Les sensations contribuent aux émotions (qui vient du latin "movere", bouger), c'est pourquoi il est tellement important de reconnaitre les sensations, et de ne surtout pas les réprimer. Car si l'émotion est réprimée alors les mouvements naturels du corps sont restreints. On devient alors rigide (physiquement et psychologiquement), créant l'opposé de l'élément eau du second chakra, bloquant la fluidité naturelle du corps.
Une posture de yoga pour svadhisthana
Toutes les postures qui ouvrent et élargissent les hanches, qui amènent un travail concentration et de respiration en-dessous du nombril ou plus largement dans le bassin, ont une action sur le chakra sacré, également les postures où on se plie en avant, les écarts de jambes. Svadhisthana est très lié à muladhara et souvent, les postures utilisées pour activer et équilibrer le chakra racine, le sont aussi pour le chakra sacré. Ce sont les deux centres les plus reliés à l'incarnation et aux besoins liés à cette incarnation sur terre.
L'eau étant l'élément de ce centre, on recherche dans les postures la fluidité, une connexion libre à toutes les sensations qui se présentent.
Bhadrasana verticale, concentration et souffle dans le chakra sacré
S'assoir la colonne bien étirée, de manière à faire circuler et monter l'énergie. Plier les jambes et amener les plantes des pieds d'une contre l'autre. Si c'est possible, amener les pieds le plus près possible du périnée. Vous pouvez attraper les gros orteils. Faire bien attention à étirer le bas du dos.
Les épaules et la poitrine sont ouvertes. Le menton est très légèrement rentré et l'arrière de la nuque étiré.
Vous amenez votre concentration dans toute la zone du bassin. Sur l'inspiration, sentez l'expansion du souffle dans toute cette zone et même au-delà, et sur l'expiration sentez le souffle qui se concentre en un seul point au centre du bassin. Soufflez et relaxez-vous dans toute raideur ressentie, et permettez à votre conscience d'explorer et de découvrir tout lieu de tension. Doucement se relaxer et se détendre dans toute tension perçue, sans forcer quoi que ce soit.
L'expiration doit être plus longue que l'inspiration, deux fois plus longue si possible. Et il est possible de rajouter une rétention de souffle entre l'inspiration et l'expiration, le temps que vous pouvez, sans forcer.
Quand vous avez terminé, relâchez, et observez pendant un moment en assise, les sensations qui se manifestent.
Bonne pratique!
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